11.01.18 in ambassadeurs
simon buret
Qu’est-ce qui te nourrit dans ton métier, la source de ton inspiration, des histoires que tu racontes en musique ?
Il y a la vie en général tout d’abord. Ce que je traverse est la base du processus, la création est l’expression d’un sentiment, d’une sensation, d’un rêve ; c’est une émotion au polaroid, comme geler un instant que l’on voudrait conserver, puis l’étirer telle une matière pour en faire une chanson. La nature m’inspire aussi énormément, je crois beaucoup aux promenades, le mouvement physique entrainant le mouvement de l’esprit. Une chanson, c’est finalement l’écriture d’un paysage.
Quelles sont les personnes ou les artistes qui constituent des références pour toi ?
Certaines personnes constituent des fondements. J’ai été élevé avec la poésie de Walt Whitman, ses écrits sont devenus ma bible. Il y a aussi Tomas Tranströmer pour sa plume au plus proche du cœur, autant que Don Blanding pour son écriture lumineuse et son rapport aux éléments. Nina Simone, parce qu’elle est résolument connectée à ce qui semble être son âme, comme si sa voix était cousue à son piano. De la même façon, Bill Viola a cette faculté à mettre sa ligne intérieure en lumière, à "raconter", "filmer" ses angoisses comme ses plaisirs de manière parfaitement fluide. Il en ressort un sentiment de vie très fort dans ses œuvres. Basquiat évidemment : j’ai ce fantasme de faire des chansons de la même manière qu’il peignait ses toiles, il parvenait à y mettre ses tripes en creux et déliés tout en étant redoutablement précis. Patty Smith m’inspire aussi énormément parce qu’elle a réussi à demeurer, au fil du succès et des années, un corps pleinement incarné, à faire passer son message que ce soit par son écriture, ses photos, son attitude, son chant. Tout est très cohérent avec la personne qu’elle était très jeune. Je suis convaincu que ce que nous sommes est gravé dans le marbre quand on a quinze ou seize ans, quelque chose d’immuable est alors installé, puis on décide de tracer, forcer les traits qui nous font, ou on essaie de gommer. Patty Smith a su rester intacte, rien n’est feint chez elle, sa sincérité est directe et fraiche alors qu’elle est devenue un monument. Ses concerts sont pour moi des messes. Je voudrais parvenir à cet état de partage, à incarner une émotion au point de disparaitre en la délivrant ; un artiste n’est qu’un vecteur, il ne sert qu’à cela finalement.
Quel compliment te touche le plus ?
Je dirais que la sincérité du propos prime sur tout le reste, il ne faut pas essayer de faire partie d’un mouvement, d’un style pour rentrer dans le flux. J’aimerais qu’on me dise aussi que notre musique, décide l'oreille de l'auditeur à partir en recherche d'une autre création, d'un mouvement, d'un voyage peut être. C’est la responsabilité de l’art que de faire bouger les choses à l’intérieur de l’autre. La création est une page blanche, je disais que pour moi construire une chanson revient à y dessiner un paysage, la voix y est une rivière, les mots le terreau, les instruments rajoutent le chaud, le froid, la lumière qui porte, enveloppe le sentiment général partagé, etc. J’ai en effet toujours associé des images à la musique. J’ai grandi et été entouré de personnes qui ont favorisé cela, que ce soit aux Beaux-Arts ou dans la vie quotidienne, on m'a souvent poussé à "trouver" ma liberté, à accepter les non conventions, à chercher le "voyage » intérieur. Le résultat fut souvent musical. J’aime l’idée que la sensation formulée en musique emmène en recherche celui qui écoute.
La ville qui t’inspire ou te ressemble ? Si ce n’était pas Paris.
La Grèce m’inspire beaucoup en ce moment, elle a d’ailleurs inspirée quelques titres du dernier album, "we cut the night". Quelque chose m’appelle là-bas de plus en plus. Je suis fasciné par son architecture, ses tombeaux ouverts de souvenirs et de mémoires, visibles aux yeux de tous. La Grèce est le berceau de la démocratie, de la réflexion philosophique de notre société actuelle. C’est intéressant de voir que presque tout ce qui nous fait aujourd'hui est parti de cette terre là. Athènes est inspirante par son chaos à la confluence entre sa mer de building et la mer Egée, un chaos créatif très excitant pour ma sensibilité, comme New York a pu l'être à un moment. Il y a une atmosphère qui donne le sentiment d’être à la fin ou à la naissance de quelque chose, en témoigne la jeunesse athénienne à la fois bordélique et tellement inspirée. C’est une ville que j’aime aussi pour son côté secret tel un labyrinthe qui rappelle Los Angeles peut être et un pays qui possède une véritable énergie radicale, à la fois explosée en pleine lumière et en même temps entourée de mystère.
Il y a la vie en général tout d’abord. Ce que je traverse est la base du processus, la création est l’expression d’un sentiment, d’une sensation, d’un rêve ; c’est une émotion au polaroid, comme geler un instant que l’on voudrait conserver, puis l’étirer telle une matière pour en faire une chanson. La nature m’inspire aussi énormément, je crois beaucoup aux promenades, le mouvement physique entrainant le mouvement de l’esprit. Une chanson, c’est finalement l’écriture d’un paysage.
Quelles sont les personnes ou les artistes qui constituent des références pour toi ?
Certaines personnes constituent des fondements. J’ai été élevé avec la poésie de Walt Whitman, ses écrits sont devenus ma bible. Il y a aussi Tomas Tranströmer pour sa plume au plus proche du cœur, autant que Don Blanding pour son écriture lumineuse et son rapport aux éléments. Nina Simone, parce qu’elle est résolument connectée à ce qui semble être son âme, comme si sa voix était cousue à son piano. De la même façon, Bill Viola a cette faculté à mettre sa ligne intérieure en lumière, à "raconter", "filmer" ses angoisses comme ses plaisirs de manière parfaitement fluide. Il en ressort un sentiment de vie très fort dans ses œuvres. Basquiat évidemment : j’ai ce fantasme de faire des chansons de la même manière qu’il peignait ses toiles, il parvenait à y mettre ses tripes en creux et déliés tout en étant redoutablement précis. Patty Smith m’inspire aussi énormément parce qu’elle a réussi à demeurer, au fil du succès et des années, un corps pleinement incarné, à faire passer son message que ce soit par son écriture, ses photos, son attitude, son chant. Tout est très cohérent avec la personne qu’elle était très jeune. Je suis convaincu que ce que nous sommes est gravé dans le marbre quand on a quinze ou seize ans, quelque chose d’immuable est alors installé, puis on décide de tracer, forcer les traits qui nous font, ou on essaie de gommer. Patty Smith a su rester intacte, rien n’est feint chez elle, sa sincérité est directe et fraiche alors qu’elle est devenue un monument. Ses concerts sont pour moi des messes. Je voudrais parvenir à cet état de partage, à incarner une émotion au point de disparaitre en la délivrant ; un artiste n’est qu’un vecteur, il ne sert qu’à cela finalement.
Quel compliment te touche le plus ?
Je dirais que la sincérité du propos prime sur tout le reste, il ne faut pas essayer de faire partie d’un mouvement, d’un style pour rentrer dans le flux. J’aimerais qu’on me dise aussi que notre musique, décide l'oreille de l'auditeur à partir en recherche d'une autre création, d'un mouvement, d'un voyage peut être. C’est la responsabilité de l’art que de faire bouger les choses à l’intérieur de l’autre. La création est une page blanche, je disais que pour moi construire une chanson revient à y dessiner un paysage, la voix y est une rivière, les mots le terreau, les instruments rajoutent le chaud, le froid, la lumière qui porte, enveloppe le sentiment général partagé, etc. J’ai en effet toujours associé des images à la musique. J’ai grandi et été entouré de personnes qui ont favorisé cela, que ce soit aux Beaux-Arts ou dans la vie quotidienne, on m'a souvent poussé à "trouver" ma liberté, à accepter les non conventions, à chercher le "voyage » intérieur. Le résultat fut souvent musical. J’aime l’idée que la sensation formulée en musique emmène en recherche celui qui écoute.
La ville qui t’inspire ou te ressemble ? Si ce n’était pas Paris.
La Grèce m’inspire beaucoup en ce moment, elle a d’ailleurs inspirée quelques titres du dernier album, "we cut the night". Quelque chose m’appelle là-bas de plus en plus. Je suis fasciné par son architecture, ses tombeaux ouverts de souvenirs et de mémoires, visibles aux yeux de tous. La Grèce est le berceau de la démocratie, de la réflexion philosophique de notre société actuelle. C’est intéressant de voir que presque tout ce qui nous fait aujourd'hui est parti de cette terre là. Athènes est inspirante par son chaos à la confluence entre sa mer de building et la mer Egée, un chaos créatif très excitant pour ma sensibilité, comme New York a pu l'être à un moment. Il y a une atmosphère qui donne le sentiment d’être à la fin ou à la naissance de quelque chose, en témoigne la jeunesse athénienne à la fois bordélique et tellement inspirée. C’est une ville que j’aime aussi pour son côté secret tel un labyrinthe qui rappelle Los Angeles peut être et un pays qui possède une véritable énergie radicale, à la fois explosée en pleine lumière et en même temps entourée de mystère.
« Certaines personnes constituent des fondements. J’ai été élevé avec la poésie de Walt Whitman, ses écrits sont devenus ma bible. »
Comment définirais-tu ta façon de vivre ?
Une phrase me suit depuis toujours : « Souviens toi que tu es libre, que le réel c'est de l'écume, et que toujours il te faudra prendre la mer », j'ai lu ça un jour sur un mur de Montréal, ça constitue mon chemin je crois. Je veux une vie grandiose. Je vis donc dans l’extrême, l’extrême contemplation, l’extrême nature, je cherche le beau partout, je veux trouver la beauté des moments, de l’instant. Le beau est le fruit d’une perception dont les lignes bougent souvent. Tellement de choses m’intéressent, j’essaie par conséquent d’être curieux. Pour être inspiré, il faut être particulièrement réveillé, changer de décor, de lectures… J’ai la chance d’être entouré de personnes créatives et intenses qui me nourrissent aussi parce qu’elles font en sorte de ne pas vivre selon les codes imposés, elles ne font rien platement. Attention, chercher le beau ne veut pas dire chercher la nouveauté à tout prix ! C’est souvent dans le passé, dans les œuvres faites avant l'ère "internet" que j’arrive à construire mon futur, parmi les écrits, peintures, photographies produites à une époque où les gens avaient une conscience du temps différente, où la vie allait peut-être un moins vite, loin du flux permanent. Même chez les plus célèbres. On ne connait en général que la surface d’un artiste, la pointe émergée de son iceberg.
Tes thèmes de prédilection ?
Pas de thème imposé mais des pulsions de vie. Je ne crois d’ailleurs pas aux choses heureuses ou malheureuses mais à ce qui fait battre le cœur, ce qui fait qu'on "ressent" le monde, qu’il s’agisse d’humanité ou de nature.
Ta musique de référence, tes films de référence ?
Le bruit de la nuit, je trouve cela très musical, chargé de silence et de solitude, cela me permet de voyager, le bruit du monde est très inspirant. La Grande Belleza de Sorrentino, pour la puissance de son propos, ce film donne l’impression de tenir un manuel de l’être humain, tout y est mis à disposition du spectateur. Et puis Where the wild things are de Spike Jonze, la liberté, le goût d'absolu qui s'en dégage, pour sa vision extrême et si claire de l'enfance dans laquelle je visualise vraiment la couleur des jours où tout est possible et grandiose. L’enfance contient tout cela, ensuite on essaye de s'en souvenir, de la laisser vibrer quelque part dans nos vies adultes. Enfin, je dirai Only lovers left alive de Jim Jarmusch, pour son propos, qu'est ce qui reste de la vie, de l'amour une fois qu'on pense en connaitre tous les codes ? J'ai trouvé ça fascinant.
Ta forme musicale fétiche ?
Je suis dans l’épure. Olivier (Coursier, l'autre membre de AaRON ) est dans la même démarche , on glisse tous les deux dans cette recherche, du "less is more", de plus en plus . Ma forme d’écriture fétiche est ainsi, j’essaie de trouver le mot exact pour emmener l’oreille qui l'écoutera quelque part d'intime, de personnel tout de suite. Un mot qui pourrait résonner à lui seul dans le silence par l'écho qu’il entraine chez l’auditeur.
Ton plus gros défi réalisé ou à réaliser en tant qu’acteur, en tant que chanteur ?
Être compris, c’est cela le plus grand défi, se faire comprendre, rendre les choses lisibles. On parle quand même toujours de pages blanches au départ. Il faut réussir à y transcrire sa propre nuit de façon éclairée, et la lier à l'autre... Cocteau parlait de cela très justement en disant : « je décalque l’invisible ».
Ton rituel dans ton/tes métiers ?
Quand je joue un personnage par exemple, je réalise des gestes qui accompagnent le personnage. Pour Cocteau, que j’interprète en ce moment, c’est un mouvement des doigts, je le répète systématiquement plusieurs fois. Pour le chant, c’est une préparation vocale différente, assez longue, que j’effectue dans un ordre précis.
Une phrase me suit depuis toujours : « Souviens toi que tu es libre, que le réel c'est de l'écume, et que toujours il te faudra prendre la mer », j'ai lu ça un jour sur un mur de Montréal, ça constitue mon chemin je crois. Je veux une vie grandiose. Je vis donc dans l’extrême, l’extrême contemplation, l’extrême nature, je cherche le beau partout, je veux trouver la beauté des moments, de l’instant. Le beau est le fruit d’une perception dont les lignes bougent souvent. Tellement de choses m’intéressent, j’essaie par conséquent d’être curieux. Pour être inspiré, il faut être particulièrement réveillé, changer de décor, de lectures… J’ai la chance d’être entouré de personnes créatives et intenses qui me nourrissent aussi parce qu’elles font en sorte de ne pas vivre selon les codes imposés, elles ne font rien platement. Attention, chercher le beau ne veut pas dire chercher la nouveauté à tout prix ! C’est souvent dans le passé, dans les œuvres faites avant l'ère "internet" que j’arrive à construire mon futur, parmi les écrits, peintures, photographies produites à une époque où les gens avaient une conscience du temps différente, où la vie allait peut-être un moins vite, loin du flux permanent. Même chez les plus célèbres. On ne connait en général que la surface d’un artiste, la pointe émergée de son iceberg.
Tes thèmes de prédilection ?
Pas de thème imposé mais des pulsions de vie. Je ne crois d’ailleurs pas aux choses heureuses ou malheureuses mais à ce qui fait battre le cœur, ce qui fait qu'on "ressent" le monde, qu’il s’agisse d’humanité ou de nature.
Ta musique de référence, tes films de référence ?
Le bruit de la nuit, je trouve cela très musical, chargé de silence et de solitude, cela me permet de voyager, le bruit du monde est très inspirant. La Grande Belleza de Sorrentino, pour la puissance de son propos, ce film donne l’impression de tenir un manuel de l’être humain, tout y est mis à disposition du spectateur. Et puis Where the wild things are de Spike Jonze, la liberté, le goût d'absolu qui s'en dégage, pour sa vision extrême et si claire de l'enfance dans laquelle je visualise vraiment la couleur des jours où tout est possible et grandiose. L’enfance contient tout cela, ensuite on essaye de s'en souvenir, de la laisser vibrer quelque part dans nos vies adultes. Enfin, je dirai Only lovers left alive de Jim Jarmusch, pour son propos, qu'est ce qui reste de la vie, de l'amour une fois qu'on pense en connaitre tous les codes ? J'ai trouvé ça fascinant.
Ta forme musicale fétiche ?
Je suis dans l’épure. Olivier (Coursier, l'autre membre de AaRON ) est dans la même démarche , on glisse tous les deux dans cette recherche, du "less is more", de plus en plus . Ma forme d’écriture fétiche est ainsi, j’essaie de trouver le mot exact pour emmener l’oreille qui l'écoutera quelque part d'intime, de personnel tout de suite. Un mot qui pourrait résonner à lui seul dans le silence par l'écho qu’il entraine chez l’auditeur.
Ton plus gros défi réalisé ou à réaliser en tant qu’acteur, en tant que chanteur ?
Être compris, c’est cela le plus grand défi, se faire comprendre, rendre les choses lisibles. On parle quand même toujours de pages blanches au départ. Il faut réussir à y transcrire sa propre nuit de façon éclairée, et la lier à l'autre... Cocteau parlait de cela très justement en disant : « je décalque l’invisible ».
Ton rituel dans ton/tes métiers ?
Quand je joue un personnage par exemple, je réalise des gestes qui accompagnent le personnage. Pour Cocteau, que j’interprète en ce moment, c’est un mouvement des doigts, je le répète systématiquement plusieurs fois. Pour le chant, c’est une préparation vocale différente, assez longue, que j’effectue dans un ordre précis.
« Je veux une vie grandiose. Je vis donc dans l’extrême, l’extrême contemplation, l’extrême nature, je cherche le beau partout, je veux trouver la beauté des moments, de l’instant. »
La musique qui t’énerve ?
Celle qui n’est pas conçue avec sincérité mais simplement pour le succès voire pour l’argent. Celle qui est faite simplement pour empêcher de réfléchir. Je déteste d’ailleurs le divertissement pur, cela revient selon moi à de la lobotomie. L’expression « c’est sympa pour passer le temps » m’insupporte. Il ne faut jamais passer le temps, il faut le vivre.
Tu partais pour devenir illustrateur, tu es finalement devenu chanteur et acteur, quel autre métier aurait tu encore aimé faire ?
J’aurais adoré être sculpteur, je me vois bien gros et chauve avec une barbe et des chiens. Plus sérieusement, je trouve fou de pouvoir utiliser ses mains pour créer. Pouvoir matérialiser une pensée à travers ses mains et lui donner consistance avec la matière. J’envie cela, c’est quelque chose qui me touche d’autant plus que je m’en sens parfaitement incapable.
Un endroit de prédilection où te trouver habituellement ?
Dans un café parisien, le matin.
Ton objet fétiche ? Combien pèse-t-il ?
Une étoile polaire, c’est un bijou de 21gr que je porte en permanence.
Ce qui a du poids dans ta vie ?
Les souvenirs ?
Ton/tes objets LE GRAMME, quel est/sont-il ? Comment les portes/utilises-tu ?
Je porte deux anneaux, un à chaque petit doigt. Le 3g et le 7g en Argent 925.
Si LE GRAMME était une chanson, un genre musical, lequel serait-il ?
Quelque chose de très épuré, Spiegel Im Spiegel de Arvo Pärt. Cette chanson comporte seulement trois notes, elle a la fluidité LE GRAMME. Elle tient toute seule, il n’y a rien à ajouter autour. Elle est essentielle.
Photographe : Amit Israeli
Styliste : Elodie David-Touboul
Celle qui n’est pas conçue avec sincérité mais simplement pour le succès voire pour l’argent. Celle qui est faite simplement pour empêcher de réfléchir. Je déteste d’ailleurs le divertissement pur, cela revient selon moi à de la lobotomie. L’expression « c’est sympa pour passer le temps » m’insupporte. Il ne faut jamais passer le temps, il faut le vivre.
Tu partais pour devenir illustrateur, tu es finalement devenu chanteur et acteur, quel autre métier aurait tu encore aimé faire ?
J’aurais adoré être sculpteur, je me vois bien gros et chauve avec une barbe et des chiens. Plus sérieusement, je trouve fou de pouvoir utiliser ses mains pour créer. Pouvoir matérialiser une pensée à travers ses mains et lui donner consistance avec la matière. J’envie cela, c’est quelque chose qui me touche d’autant plus que je m’en sens parfaitement incapable.
Un endroit de prédilection où te trouver habituellement ?
Dans un café parisien, le matin.
Ton objet fétiche ? Combien pèse-t-il ?
Une étoile polaire, c’est un bijou de 21gr que je porte en permanence.
Ce qui a du poids dans ta vie ?
Les souvenirs ?
Ton/tes objets LE GRAMME, quel est/sont-il ? Comment les portes/utilises-tu ?
Je porte deux anneaux, un à chaque petit doigt. Le 3g et le 7g en Argent 925.
Si LE GRAMME était une chanson, un genre musical, lequel serait-il ?
Quelque chose de très épuré, Spiegel Im Spiegel de Arvo Pärt. Cette chanson comporte seulement trois notes, elle a la fluidité LE GRAMME. Elle tient toute seule, il n’y a rien à ajouter autour. Elle est essentielle.
Photographe : Amit Israeli
Styliste : Elodie David-Touboul
« L’expression « c’est sympa pour passer le temps » m’insupporte. Il ne faut jamais passer le temps, il faut le vivre. »